Il ne mange pas, exprimé en d’infinies variations entre “rien”, “très peu” et “pas assez”, est une sorte de refrain des parents qui accompagne (presque) toutes les phases de la croissance de l’enfant. Généralement, les premières difficultés apparaissent après le sevrage, atteignant leur expression maximale dans la lutte contre la cuillère dans la période entre 2 et 3 ans.
Mais pourquoi fait-il tant d’histoires pour manger ? est une question que beaucoup de mères se posent et, en fin de compte, le “non” de l’enfant à table est souvent considéré comme un “caprice” de plus. Mais en réalité, ce n’est pas du tout le cas.
1. L’enfant refuse-t-il de manger ? C’est une phase de croissance
“Le refus de nourriture est lié à une phase de croissance de l’enfant, le “terrible two“, comme disent les Américains, qui dure jusqu’à environ trois ans. Dans cette tranche d’âge, l’enfant commence à se percevoir et construit son identité en affirmant sa présence dans le monde également par l’opposition”, explique le pédiatre.
En fait, la période du “non” reflète le processus graduel (et lent) de détachement de la mère (qui commence vers 8-9 mois) vers une autonomie croissante. L’entêtement n’est donc pas un caprice mais un signe positif (et normal) de croissance. Le parent ne doit donc pas considérer chaque réaction et comportement de l’enfant comme un caprice déraisonnable.
“Il est important de le replacer dans le contexte de la relation entre l’enfant et l’adulte. C’est le point essentiel. Au cœur de tout cela se trouve la réactivité maternelle, c’est-à-dire la capacité de la mère à répondre de la meilleure façon possible aux différents besoins de l’enfant. Ainsi, elle est une “mère suffisamment bonne”, selon les théories du psychanalyste anglais D. W. Winnicott.
2. Pendant le sevrage, il est normal de laisser votre enfant faire des bêtises
Pendant la période de sevrage (après 6 mois), le bébé est enclin à goûter et à découvrir différentes saveurs si le parent introduit les nouveaux aliments de la bonne manière, sans le forcer et en le laissant s’amuser.
“À ce stade précoce, il est important de tout proposer, et si vous êtes convaincue que c’est bien, le bébé acceptera généralement les nouveautés de bon gré. Il est également conseillé de le laisser expérimenter et toucher les aliments“, indique le pédiatre.
“Si la mère se montre indulgente et le laisse faire, il lui sera plus facile de comprendre progressivement son état et de savoir s’il a faim. De cette manière, il se perçoit comme autonome et a également le sentiment que l’adulte a reconnu son autonomie. Avec une telle approche, il est difficile que l’enfant ne mange presque plus rien vers l’âge de 2 ans, explique le pédiatre.
3. S’il ne veut pas essayer un nouvel aliment, n’insistez pas
Il est très important de mettre une bonne variété d’aliments sur la table, en invitant l’enfant à découvrir des goûts différents. “S’il essaie à nouveau et ne veut pas savoir à ce moment-là, il est bon de l’accepter et de ne pas insister.
Mais attention, avant de décréter, par exemple, qu’il n’aime “absolument” pas les lentilles, il faut les proposer au moins 10 fois de plus lors des repas suivants”, explique le pédiatre.
4. Donnez le bon exemple et souriez
Les habitudes alimentaires dépendent, dans une large mesure, de ce que l’enfant perçoit et voit autour de lui. En fait, “donner l’exemple” joue un rôle central à chaque étape (et aspect) de la croissance. Car dans les premières années de leur vie, les enfants apprennent par imitation et par l’exemple.
“Ainsi, si le parent sourit en mangeant des légumes et montre qu’il les apprécie, l’enfant sera également plus enclin à les essayer. Bref, n’oublions pas que tout est très lié à la relation entre l’adulte et l’enfant“, dit le pédiatre.
Regarde cette belle tomate rouge ! Lorsque l’enfant voit ses parents à table en train d’apprécier et de manger un certain plat avec enthousiasme, il est tenté de l’essayer. “Cela n’a pas de sens de dire à votre enfant : ‘Mange ça parce que tu grandis bien ! – dit le spécialiste.
Une telle déclaration n’a aucun sens pour un enfant. Ce qui fonctionne, par exemple, c’est de s’exclamer : “Oh, regardez cette belle tomate, elle a une belle couleur rouge !
6. Il ne mangez pas beaucoup ? Ne vous inquiétez pas
Selon le pédiatre, la crainte que l’enfant ne mange jamais assez doit être surmontée, alors qu’il conviendrait de s’inquiéter du problème inverse. En bref, ce n’est pas bon pour la santé si votre enfant s’empiffre ! “L’obésité infantile est très répandue, même dans notre pays, et dans tous les pays dits industrialisés, et ce n’est pas un problème à sous-estimer”.
7. L’enfant est capable d’autorégulation
“Une étude américaine a montré qu’un enfant de deux ans et demi, face à une table remplie de mets délicats, est parfaitement capable de sélectionner les aliments qui sont bons pour lui et la quantité qui lui convient”.
Ainsi, si on laisse l’enfant libre de s’exprimer, il apprend à se réguler, sinon les pressions des adultes bloquent ce processus normal d’autonomie et de reconnaissance de soi”. En d’autres termes, l’enfant apprend à distinguer sa perception de la faim si on le laisse expérimenter sans que le rythme soit imposé par l’adulte.
8. A table, tous ensemble
Le repas doit être un moment agréable et paisible pour toute la famille, même lorsque l’enfant est petit : une situation de partage avec papa et maman, en somme. Cela peut sembler un aspect marginal, mais il est très important.
“Manger ensemble à table, sans précipitation, dans une atmosphère sereine, sans distraction, et avec la télévision éteinte, aide l’enfant à bien vivre les repas et à développer une relation sereine avec la nourriture“, conclut le pédiatre.
9. Trucs pour nourrir les légumes
Sels minéraux, vitamines, fibres… les légumes ne devraient jamais manquer à l’alimentation d’un enfant, mais le faire manger relève souvent du parcours du combattant. Comment le convaincre ? Il suffit d’un peu d’imagination. Aujourd’hui, avec l’aide de nombreux robots de cuisine destinés aux enfants (type Babycook) il devient facile de préparer des recettes simples, goûteuses et rapide à cuisiner. Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter ce guide sur les robots signé Supermarmite.
10. Les règles de base pour nourrir un enfant de 1 à 3 ans
La nourriture doit être divisée en cinq parties au cours de la journée, le régime alimentaire doit varier, en privilégiant les aliments frais de saison et une cuisine simple. Pas de repas supplémentaires ni de consommation excessive de sucre et de sel.